Trois militaires français sont décédés accidentellement au cours d'une mission de combat dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan, victimes d'un violent orage, l'un d'eux foudroyé et les deux autres emportés par une rivière en crue.
Ces décès d'un adjudant et d'un brigadier du 13ème Régiment de dragons parachutistes (13e RDP) de Dieuze (Moselle) -une unité des forces spéciales- et d'un soldat de 1ère classe du 3ème Régiment d'infanterie de marine (3e RIMa) de Vannes (Morbihan) portent à 34 le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis le premier déploiement d'éléments par Paris, fin 2001.
Quelque 250 militaires français et afghans participaient à l'opération, selon l'état-major des armées à Paris.
Elle se déroulait en vallée d'Afghanya, dans la province de Kapisa, à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Kaboul avec pour "objectif des poseurs d'IED" (Improvised Explosive Device, bombes artisanales), a précisé l'amiral à l'AFP Christophe Prazuck, de l'état-major.
Selon lui, "un premier soldat, celui du 3e RIMa, a été foudroyé vers 03H00 locales pendant la phase d'infiltration de nuit, un médecin et l'infirmier ont essayé de le ranimer sans succès".
"L'opération a été suspendue pour tenter de le sauver puis de l'évacuer, mais l'orage s'est déchaîné et un autre militaire du 13ème RDP a été emporté par une rivière en crue une dizaine de minutes plus tard alors qu'il progressait sur une piste".
"Un de ses camarades, parti à sa recherche, a été emporté à son tour par la rivière et ils ont été retrouvés tous deux noyés au lever du jour, trois heures environ après leur disparition", a précisé l'amiral Prazuck.
Les recherches ont été menées par des hélicoptères français Caracal (transport et évacuation sanitaire) ainsi que des hélicoptères d'attaque français Tigre et américains Apache.
Selon un porte-parole de l'armée française à Kaboul, les trois militaires étaient stationnés sur la "base d'opérations avancée" française de Nijrab où leurs corps ont été ramenés par hélicoptère.
La France avait annoncé fin 2006, par la voix de la ministre de la Défense d'alors, Michèle Alliot-Marie, le retrait de ses forces spéciales d'Afghanistan, devenu effectif quelques semaines plus tard. Elles formaient à l'époque une unité de 200 hommes environ déployée à Jalalabad (est).
Toutefois, selon l'amiral Prazuck, "quelque 60 militaires français des forces spéciales sont présents en Afghanistan où ils assurent des missions techniques d'instructeurs commando, de mise en oeuvre des hélicoptères Caracal, de protection et de renseignement".
"Il n'y a pas d'opérations spéciales ou de groupement des forces spéciales sous les ordres du chef d'état-major des armées, elles sont intégrées dans des unités conventionnelles pour des opérations conventionnelles, a-t-il cependant assuré.
L'Elysée, qui a annoncé la mort des trois soldats dans un communiqué, a fait part de la "grande tristesse" du président Nicolas Sarkozy qui "s'associe à la douleur des familles et de leurs proches".
Ils ont "payé de leur vie l'engagement de la France au service de la paix et de la sécurité du peuple afghan", a poursuivi la présidence réaffirmant "une nouvelle fois (...) la détermination de la France à oeuvrer au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan".
Le Premier ministre François Fillon et le ministre de la Défense Hervé Morin ont également fait part de leur "grande émotion", apportant leur soutien aux familles et aux troupes déployées en Afghanistan où 3.000 soldats français sont engagés.