Un salarié d'un centre d'appel s'est jeté depuis un pont sur l'autoroute en Haute-Savoie. En dix-huit mois, c'est le 24e suicide chez France Télécom, malgré les tentatives du groupe pour calmer les tensions.
Un salarié de France Télécom s'est suicidé, lundi matin, en Haute-Savoie. Il se serait jeté d'un viaduc de l'autoroute A41 au niveau d'Alby-sur-Chéran vers 9h30. Dans une lettre retrouvée dans son véhicule, il met en cause France Télécom et dénonce «le climat» au sein de l'entreprise, un climat qui «a rendu propice le passage à l'acte. »
Marié et père de deux enfants, ,cet homme de 51 ans, dont on ignore depuis combien de temps il travaillait pour le groupe, était employé d'un centre d'appels à Annecy.
L'information, révélée par nos confrères du Dauphiné Libéré, vient de nous être confirmée par la direction de France Télécom, qui n'avait pour le moment pas d'élément concernant une lettre d'explication. Le PDG du groupe, Didier Lombard, se rend sur place cet après-midi. Il y a dix jours, il avait proposé un nouveau contrat social à ses employés pour tenter de mettre un terme à cette dramatique spirale. Il avait par la suite eu un entretien avec 500 managers pour leur demander d'évoquer ces drames avec leurs équipes et de suspendre temporairement les mutations ou les changements d'affectation.
La mort de cet homme alourdit un bilan déjà trop fourni: ces dix huit derniers mois, 23 autres salariés du groupe se sont donnés la mort, certains sur leur lieu de travail. Le 11 septembre dernier, une femme s'est jetée par la fenêtre de son bureau après avoir appris qu'elle passait sous la hiérarchie d'un nouveau chef. Trois jours plus tard, le 14 septembre, une autre salariée, âgée de 53 ans, a tenté un geste dramatique en avalant une surdose de barbituriques
