mardi 29 septembre 2009

Bain de sang en Guinée: 87 manifestants tués, condamnation internationale


Puis le stade - qui compte officiellement 25.000 places - s'était empli d'une foule débordant jusque sur les pelouses et aux abords, et des tirs avaient été entendus.

L'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, candidat à l'élection présidentielle et dirigeant de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG, opposition), a raconté à l'AFP que des militaires lui avaient "cassé deux côtes" et l'avaient blessé à la tête "à coups de crosse".

"Il y avait une volonté délibérée de nous éliminer aujourd'hui, nous, les opposants", a déclaré l'ancien chef de gouvernement Sidya Touré, leader de l'Union des forces républicaines (UFR, opposition), également blessé à la tête.

Ces deux opposants ont été conduits au camp militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte, puis transportés dans une clinique pour y être soignés. Leurs maisons ont ensuite été pillées par des militaires, selon des témoins.

Jusqu'à présent, le capitaine Dadis Camara soulignait volontiers que l'armée avait pris le pouvoir "sans effusion de sang", le 23 décembre 2008, au lendemain du décès du président Lansana Conté qui régnait sans partage sur la Guinée depuis 1984.

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Dans un entretien diffusé lundi soir par Radio France Internationale (RFI), le chef de la junte a déclaré attendre "qu'on (lui) donne les chiffres (des morts)".

"C'est malheureux, c'est dramatique. Effectivement, il y a eu des morts, mais je n'ai pas encore les chiffres. Je suis là et j'attends qu'on me fasse le point de la situation. Très franchement parlant, je suis très désolé, très désolé", a-t-il ajouté.

Ces violences interviennent au moment où la communauté internationale fait pression sur le chef des putschistes pour qu'il respecte son engagement de ne pas se présenter à la présidentielle.