la veille du sommet du G20, Nicolas Sarkozy s'est livré mercredi soir, depuis New York, à un tour complet de l'actualité en réaffirmant ses ambitions sur la régulation financière ou le climat et en rejetant tout "échange" avec l'Iran dans l'affaire Clotilde Reiss.
Pour sa rentrée médiatique, en léger différé, dans les journaux télévisés de TF1 et France 2, le chef de l'Etat a d'abord redit son ambition d'obtenir des "résultats concrets" sur la régulation financière lors de la réunion de Pittsburgh, notamment sur les bonus qu'il a jugés "moralement choquants".
"Il faut qu'on trouve un accord. Nous voulons clairement que le montant des bonus soit plafonné en fonction, par exemple, d'un pourcentage du chiffre d'affaires, d'un montant de fonds propres, et c'est ce que nous discutons en ce moment-même", a-t-il indiqué, reconnaissant implicitement des divergences entre les membres du G20, notamment les Etats-Unis, sur cette question.
Comme il l'avait déjà laissé entendre, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il "n'excluait pas" après Pittsburgh "de voir s'il n'y a pas matière à faire une régulation de l'activité bancaire en France".
A propos des autres sujets au menu du sommet, le président s'est réjoui de la disparition des paradis fiscaux. "Les paradis fiscaux, le secret bancaire c'est terminé", a-t-il insisté, espérant que ses partenaires mondiaux adoptent "dès le premier trimestre de l'année prochaine, des sanctions" contre les pays qui ne respecteraient pas les nouvelles règles.
Au lendemain du sommet de l'ONU sur le climat, Nicolas Sarkozy a insisté à nouveau sur l'urgence de débloquer rapidement les négociations à moins de trois mois du sommet de Copenhague. "Le monde va à sa perte si on continue à émettre du carbone qui créé un trou dans la couche d'ozone et qui brise les équilibres de la planète".
A tous ceux qui, notamment dans sa majorité, ont émis des doutes sur la future taxe carbone, le chef de l'Etat a répété que "tout l'argent au centime près (...) vous sera rendu" et a à nouveau milité pour l'instauration d'une mesure équivalente aux portes de l'Europe.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs écarté tout "échange" avec l'Iran pour accélérer le retour en France de l'universitaire Clotilde Reiss, suggérée la veille par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad. "C'est du chantage", a-t-il tranché.
Partisan affiché de la fermeté dans le dossier du nucléaire iranien, il s'est rangé à la politique de la main tendue offerte à Téhéran par Barack Obama mais a souligné que cette offre de "dialogue" devait être assortie d'une "date limite" qu'il a fixée au "mois de décembre".
S'il n'a pas riposté aux attaques lancées contre lui par l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin à l'ouverture du procès Clearstream, Nicolas Sarkozy a répété qu'il ne retirerait pas sa constitution de partie civile controversée dans ce dossier: "Je ne suis pas un homme qui renonce et je ne suis pas un homme qui plaisante avec les principes d'honneur et de probité".
Balayant les sujets de l'actualité hexagonale, le chef de l'Etat a confirmé l'augmentation avant "la fin du mois" du forfait hospitalier et, implicitement, que les indemnités versées par la Sécurité sociale aux accidentés du travail seraient bientôt soumises à l'impôt.
Nicolas Sarkozy a enfin concédé que les propos controversés de Brice Hortefeux à un jeune homme d'origine maghrébine constituaient une "maladresse", ajoutant que "l'idée-même du racisme" était "totalement étrangère" à son ami et ministre de l'Intérieur.