Le président américain Barack Obama a appelé mercredi à l'ONU à agir dans un cadre multilatéral face aux défis du monde et, au diapason du président français Nicolas Sarkozy, a averti l'Iran de conséquences s'il poursuit un programme nucléaire militaire.
"Nous devons ouvrir une nouvelle ère de coopération multilatérale, basée sur un intérêt et un respect mutuels", a dit M. Obama devant plus de 120 chefs d'Etat et de gouvernement réunis à New York pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU. "Nos actions ne sont pas au niveau de l'ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés" et "il est désormais temps pour chacun d'entre nous de prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux", a-t-il estimé.
Il a mis en garde l'Iran et la Corée du Nord. "Dans leurs actions jusqu'à présent, les gouvernements de Corée du Nord et d'Iran menacent de nous entraîner sur une pente dangereuse". "Les nations qui refusent d'assumer leurs obligations devront en assumer les conséquences" et "si les gouvernements d'Iran et de Corée du Nord choisissent d'ignorer les règles internationales, si ces pays placent la recherche d'armes nucléaires avant la stabilité régionale et la sécurité, s'ils ignorent les dangers d'une course aux armements nucléaires en Asie de l'Est et au Moyen-Orient, alors ils devront rendre des comptes".
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert d'un programme civil, ce que dément Téhéran. Une réunion est prévue le 1er octobre à Genève entre l'Iran et les six pays chargés de ce dossier, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne
Au lendemain d'un sommet avec les Palestiniens et les Israéliens, Barack Obama a aussi souligné que les Etats-Unis "ne reconnaissent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne". Ce dossier est la principale pierre d'achoppement empêchant la reprise de négociations de paix israélo-palestiniennes suspendues depuis fin 2008.
Pour sa première apparition en 40 ans de pouvoir, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi s'est livré à une diatribe contre le fonctionnement du Conseil de sécurité de l'ONU.
Le bouillant colonel s'en est pris à la domination exercée sur le Conseil par ses cinq membres permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).
Lors de son discours, Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour une réforme du Conseil de sécurité "au moins provisoire", avant la fin de l'année. Elle viserait à y intégrer de grands pays comme le Brésil, l'Inde, le Japon et l'Allemagne, ainsi que des pays africains.
Devant le siège de l'ONU, transformé par la police en camp retranché, des centaines de manifestants s'étaient rassemblés, certains pour soutenir le président libyen, d'autres pour protester contre sa venue ainsi que celle de l'Iranien Mahmoud Ahmadinejad.